Page 23 - Revue de presse de la cie 2017
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Les Rostand – création 2015





                           JE N’AI QU’UNE VIE




               DES ÉMOTIONS À PARTA GER


               https://jenaiquunevie.com/2017/04/07/les -rostand-la-folie-theatre/

               Les Rostand – La Folie Théâtre


               7 avril 2017 / GAF, a Strange quark


               Un hymne aux femmes douées qui se mettent en retrait pour soutenir leur mari, les angoisses de l’auteur et la façon
               dont son succès peut bloquer sa création, voilà le bijou que m’a conté avec autant de doigté que de finesse la
               compagnie Intersignes à La Folie Théâtre.

               A cause de son sous-titre « La genèse de Cyrano », j’avais un peu peur, en allant assister à cette représentation de
               Les Rostand, de voir une sorte d’ersatz d’Edmond. Dès les premiers instants, on est dans les instants qui précèdent
               la première de Chanteclerc, j’ai compris que ça n’était pas le cas, que le sous titre n’avait pas lieu d’être.

               Les Rostand, c’est un pêle-mêle, un ensemble d’instants représentés sans chronologie, des moments de la vie
               d’Edmond Rostand, de Rosemonde Girard, surtout sa femme. Comment elle a toujours été là pour le soutenir, pour
               l’aider, le comprendre. Pour recevoir ses angoisses. Comment elle a mis en retrait son propre travail pour ce faire.
               Comment elle a utilisé sa force pour sécuriser les failles de son mari. Comment, plus tard, la femme s’est effacée
               devant la mère, exposant ses enfants au monde quand son créateur bloqué de mari limitait son univers à l’horizon
               d’Arnaga.  Ou  comment  elle  savait  être,  quand  son  mari  cédait  au  charme  de  telle  ou telle  actrice  forcément
               renommée.

               Vincent Arnaud est excellent dans son jeu, c’est nécessaire pour exister face à Charlotte Michelin, que j’ai trouvé,
               ce soir là, fantastique. Il faut dire que, dans son jeu, ses mines, ses postures, beaucoup, dans son rôle, un peu, elle
               m’a rappelé ma cousine chérie, je l’ai vue, présente, sous mes yeux, comme elle était il y a… disons quelques
               années. Tous les deux jouent juste, ressentent leurs intentions au fond de leurs âmes, de leurs tripes, de leurs cœurs,
               je suis entré dans la pièce, entré dans l’empathie, ils ne m’ont pas lâché.


               La pièce s’appuie sur la vie d’Edmond Rostand, sans trop s’en éloigner (est-ce Rosemonde qui a fini par quitter
               Edmond, est-ce le contraire, ou est-ce l’éloignement ?).

               Dans Les Rostand, j’ai tout aimé. Le texte et la mise en scène de Philippe Bulinge. Les thèmes abordés, et les parti-
               pris. La façon d’évoquer, par quelques tirades, chacune des pièces de Rostand (c’est comme ça, quand j’entends
               la tirade de la Rôtisserie des Poètes, je craque totalement). Le jeu des deux acteurs.

               Ce soir là, la pièce était introduite par Philippe Bulinge, il méritait, comme Charlotte Michelin et Vincent Arnaud,
               l’enthousiasme de la salle.

               Vraiment, je trouve que cette pièce est un bijou, que l’écrin de  la Petite Folie crée une proximité qui  lui  va
               parfaitement.

               A La Folie Théâtre jusqu’au 3 juin, vendredi et samedi à 19h30.

               Guillaume d’AZEMAR de FABREGUES






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               Compagnie Intersignes – Maude et Philippe Bulinge – http://www.compagnie-intersignes.com
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